13 semaines et 3 jours après la rupture

La crise se poursuit, pendant encore 12 heures. Des dizaines de messages, de révélations divines amenées par la nuit. La certitude de la raison et de la justice, malgré les blessures qui s’entaillent quand je brandis leur drapeau.

Tu dévoiles que ton travail réel est celui de ton affirmation et non pas celui de l'addiction. Mais cette violence manifestée m’est étrangère à toi et j’ignore comment la concilier avec une démarche qui se voulait bienveillante, désirée plutôt que nécessaire, et chérie car inespérée.

Tu me rejoins enfin et dans une lenteur débilitante nous parvenons à faire de petits pas. Suffisamment pour finir épuisés, enlacés et attendris.

Tu repars et le moment m’apparaît flou, celui d'aujourd'hui et celui des derniers jours tous entiers – étais-je présente ou absente ? Je n'en sais trop rien. Le fait est que je suis maintenant en train de ré-imaginer l’appartement, l’entrée, l’emplacement de ta nouvelle armoire, l’espace de ton bureau et du mien, où tu résoudras tes cas puis à mon tour j’écrirai des poèmes. Je vogue sur Ikea et je me sens à l’étroit dans les 60m2 avec toi de retour. Je triture mon esprit pour trouver des solutions. Je persévère et sublime la gêne en courage. Une nouvelle surprise me vient à l'esprit, celle de tout préparer et t’inviter à nouveau me rejoindre.

Cela fait plus d’un mois que j’attends pour une session de beurre, un samedi dédié à moi – ce ne sera pas ce weekend non plus.