1 semaine après la rupture
- twistedvains
- 3 days ago
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Je suis intenable. La douleur me lance. J’ai à peine le temps de rechercher sa cause spirituelle sur internet avant qu’elle ne change d’endroit et de forme. Je m’entaille l’index gauche, et mes plaquettes insuffisantes laissent salir les environs chaudement de longues minutes. Je me réveille la nuit pour me gratter le pied. Le choc émotionnel prend la forme d’un psoriasis au pied gauche. Ma féminité est attaquée et la crème prescrite par mon généraliste ne soulagera que la surface de ma peau craquelée. Il me faut un baume cicatrisant pour mon for intérieur, mais la recette demande du temps que je n’ai pas. Ma respiration est accélérée, les souvenirs de mes crises d’angoisse passées surviennent et m’angoissent. Les gouttes homéopathiques sont trop peu nombreuses pour m’en faire un bain entier.
Je fluctue entre des respirations profondes et le refuge de mon lit de rivière, et les flots de rage écrite que je mitraille. Je me retiens, puis me défoule, espérant ressentir un soulagement bientôt, quand, comme la chèvre de Mr. Seguin, je rendrai les armes, vide d’une longue bataille et dans la sérénité d’un état second. Cependant, le soulagement ne vient pas. C’est plus de douleur que je dévoile à chaque fois, et l’aube de la fin de la bataille n'apparaît jamais. Je vis dans la nuit permanente.
Je tiens deux heures sur le fauteuil pour ma pédicure. Aujourd’hui, c’est une table d’opération, éveillée malgré moi. J’étouffe les explications de mon état, je combats ma réactivité quand cette tension est attribuée à mes examens prochains. Si seulement je parlais, alors on comprendrait mon état. Mais j’ai choisi d’être stoïque, de ne pas inquiéter. Je parlerai après mes examens, dans quelques semaines. Tant pis pour le jugement.
Je pleure par moments à mon bureau, personne n’y voit rien, malgré ma sensation de puer de douleur. Les journées s’enchaînent, leur souvenir est flou. C’était une semaine plutôt que sept jours.
Le dimanche, je me réveille et refuse d’allumer une cigarette. Cette cigarette qui était devenue ma meilleure copine, que je choisissais même avant ta compagnie. Elle canalisait mes suspicions de danger et de trouble, m’ancrais dans le sable mouvant en m’apaisant momentanément. Tu es loin, je n’en ai plus besoin. Je ré-installe l’application Smoke Free et remplit mes statistiques. Je lis morbidement le constat de la longue route qui m’attend pour rétablir un semblant de santé optimale. Je tiendrai 3 semaines.
Tu viens chercher tes affaires un midi, devant la porte. Le chat m’envoie un signal, elle entend l’ascenseur avant moi. Je la suis et me colle à la porte, l’œil guettant. Tu sors de l’ascenseur, c’est la première fois que je te vois. Je m’empêche de respirer. Ta stature défaite et tes épaules lourdes me flattent et m’écorchent à la fois. Tu saisis les sacs, fais mine de t’en aller, puis t’arrêtes dans tes pas. Tu fais demi-tour, hésitant, et viens coller ton œil contre le mirador. Tu restes 20 longues secondes. Je me demande si tu me vois. Je ne te l’avouerai jamais. Le soir même, je demanderai à mon amie de réiterer l’expérience, je constate qu’elle ne voit que du noir, là où normalement, elle aurait vu la lumière de l’appartement. Je me demande si tu déduiras jamais la vérité de cet instant.
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